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[Roman 30K ~ 40K] Les demi-dieux brisés : Chroniques de la 19e grande compagnie

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Message par Variel Ven 5 Mar 2021 - 17:09

Bonjour à tous !


Ça fait quelques temps que j'ai commencé une fiction traitant de mon armée, la 19ème grande compagnie des Iron Warriors, et si j'ai pas encore écrit beaucoup, la forme générale de l'histoire/des histoires que je veux raconter a pris une certaine forme dans ma tête. Ne souhaitant pas garder ça pour moi, j'ai décidé de la poster ici. Évidemment, il y a beaucoup de choses que je veux raconter, et au vu de ma productivité (ou plutôt du fait que ce projet d'écriture est loin d'être le seul, même s'il est je pense le plus abouti de ceux que je fais sur l'univers de Warhammer 40.000) il va falloir du temps avant qu'il prenne la réelle forme d'un récit tel que je le souhaite, mais qu'importe, il faut bien commencer par quelque part.


J'avais déjà posté des trucs que j'écrivais, des vieux trucs qui traînent dans les méandres de cette section de forum, et aucun n'avait abouti à quoi que ce soit (et quand je les relis aujourd'hui, j'admets en avoir un peu honte), aussi j'espère que ce ne sera pas le cas de cette dernière.

En fait, ce projet est issu de la maturation de quelque chose que j'avais écrit il y a longtemps, une fiction appelée Eternal Warriors dont je n'avais écrit qu'un seul chapitre. Je mets le lien, mais il ne sert pas à grand-chose. Je n'avais pas un grand niveau d'écriture, je ne savais pas où j'allais, et cetera. Tout ce qui subsiste de ça, ce sont les personnages (quand ils n'ont pas changé de nom, d'apparence ou de personnalité), et on va dire que cet écrit a le mérite d'avoir servi de base à ce que j'écris aujourd'hui.

Pour ce qui est des personnages, vous pouvez retrouver dans mon topic de figurines Iron Warriors un certain nombre de ceux qui sont présents. Cela peut permettre une meilleure visualisation de l'apparence qu'ils ont.


Pour le récit en lui-même, j'incorpore à la suite de cette "préface" une balise spoiler dans laquelle j'indique la Dramatis Personae. Puisque je n'ai pas du tout écrit tout ce que je voulais mais que cette partie est quand même importante, j'ai décidé de l'actualiser à chaque fois que je poste un nouveau chapitre. Du coup, pour le prologue, il n'y aura que les personnages présents dans ledit prologue, et quand je posterai le premier chapitre, j'ajouterai les nouveaux personnages (enfin voilà, logique).
(Bon par contre, vu le nombre de personnages, je pourrai certainement pas tous les citer, ça noierait le Dramatis Personae sous un tas d'infos un peu inutile, alors que c'est sensé fournir une aide)


N'hésitez pas à formuler la moindre de vos critiques, qu'elle soit positive ou négative, car même ce qui est écrit de cette histoire ne l'est pas sous une forme définitive, et ça m'aidera à écrire mieux à l'avenir et à mieux appréhender mes défauts


Ceci étant dit, j'ai la fierté de vous présenter (nom potentiellement sujet à changement, c'est vrai que je n'y ai même pas tant que ça réfléchi à vrai dire) :








Les demi-dieux brisés
Chroniques de la 19e grande compagnie





~ DRAMATIS PERSONAE ~:


Dernière édition par Variel le Lun 8 Mar 2021 - 17:09, édité 2 fois


- Si Variel réchappe vivant de cette folie, il viendra chercher l'enfant une de ces nuits, où que tu te caches.
- Il ne nous trouvera peut-être pas.
L'hilarité de Talos finit par se calmer, mais il continua à sourire.
- Prie pour qu'il ne le fasse pas.

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Message par Variel Ven 5 Mar 2021 - 17:10


PROLOGUE

Chercher des réponses
Main de fer
L'élu



854.M33



    La pluie ruisselait sur l’immense carapace de céramite qui recouvrait intégralement son corps de colosse post-humain. C’était une pluie battante, à travers laquelle un homme n’aurait certainement pas réussi à se mouvoir, et ça dépassait de très loin ce qui faisait de pire sur la planète dont était issu l’individu. Lui avançait toutefois dans la nuit sans ralentir une seule seconde, à peine importuné par les énormes gouttes qui s’écrasaient avec autant de fracas qu’elles le pouvaient sur ladite carapace.

    En fait, c’était une sorte d’armure, plutôt qu’une carapace. Une sorte d’armure, d’une taille impressionnante. Jamais un humain n’aurait pu rentrer à l’intérieur, pas même la grande majorité de ses plus grands représentants. Pourtant, l’armure laissait sous-entendre que son porteur avait une morphologie très humanoïde. Deux jambes, deux bras, un tronc, une tête. Un casque la protégeait. Un casque muni de deux lentilles vertes, là où se trouvaient ses yeux, qui étincelaient dans la pénombre, lui donnant de l’extérieur une apparence peu avenante, qui aurait sans doute évoqué à qui l’aurait vu un dieu vengeur, où le sombre héraut d’un dieu, que ce dernier aurait envoyé avec quelque but en inadéquation assez évidente avec le pacifisme.

    Un être qui aurait cette pensée ne serait pas forcément très loin de la réalité. Il était en effet un certain nombre d’individus qui les avaient jadis considérés, lui et ses semblables, comme des anges. Les anges. Créés pour sauver l’humanité de tout ce qui la menaçait, par un être à la puissance incommensurable, que certains avaient assimilé à un dieu. Créés pour sauver, certes, mais bien plus créés pour tuer. Parce qu’il fallait l’admettre, peu étaient aussi qualifiés pour tuer que les anges de l’Empereur.

    L’individu avait cela dit renié son allégeance à ce presque-dieu depuis très longtemps, et si la raison de sa présence à cet endroit était en effet mue par quelque but en inadéquation avec le pacifisme, ça n’était en rien lié avec un quelconque dieu qui l’aurait envoyé accomplir Sa volonté. Loin de là.

    En fait, Cralestis Mades cherchait des réponses, et s’il existait une autorité au-dessus de lui, son but était exactement le même. Des réponses. Pour cela, il était prêt à aller loin. C’était une explication plausible au fait de se trouver sur cette planète, qui était à vrai dire éloignée de tout.

    Tersirus était un astre couvert d’océans et de forêts, dans un système planétaire de mondes morts. Sa particularité était d’exister en deux endroits à la fois, ce qui impliquait nécessairement qu’il existait deux possibilités de s’y rendre. L’une d’entre elles obligeait celui ou ceux qui souhaitaient s’y rendre à passer par les coins les plus éloignés de la bordure orientale, par lesquels s’agitaient de bien curieuses choses, que même des êtres comme Mades ne désiraient pas spécialement rencontrer, en plus du fait que traverser la galaxie entière était une bien longue entreprise. L’autre obligeait à passer par le grand œil, la plus grande faille vers ce que certains appelaient les Limbes, le royaume cauchemardesque ou l’Empyrean. Pour Mades comme pour beaucoup d’autres, il s’agissait du Warp, là où les lois matérielles n’existaient plus, un lieu pourtant façonné de toute pièce par ce qui existait dans les limites de l’univers matériel, pour ce qu’en savait Mades. Pénétrer dans le grand œil ne lui faisait pas peur. En vérité, il ne connaissait pas la peur. C’était l’une des premières choses qu’il avait découvert lorsqu’il s’était réveillé pour la seconde fois. Mades ne craignait pas les entités cruelles qui venaient du Warp, et il ne craignait pas les mondes où l’influence de ce dernier altérait les lois physiques. Il était venu en quête de réponses, et rien d’autre. Et il ne reculerait devant rien pour en obtenir.

    Il s’arrêta un instant, pour prendre l’entière mesure des informations renvoyées par son environnement qui défilaient devant ses yeux. Arvine Zuriel était toujours derrière lui, à une vingtaine de mètres, et l’ensemble de son escouade le talonnait de près. Devant, il pouvait apercevoir Toran Andravos et sa garde rapprochée qui progressaient à une vitesse sensiblement égale à la sienne. Il ne perdit pas de temps et s’élança à leur suite, tentant d’aller plus vite encore afin de rattraper le maigre retard qu’il avait pris au cours des derniers instants.

    Tout se passa extrêmement vite. En l’espace d’une demi-seconde, les deux runes dans l’affichage visuel de Mades indiquant la position d’Alivor et Remon s’éteignirent brusquement. Ils étaient morts. Ce ne fut qu’à la seconde suivante qu’il entendit enfin des coups de feu. Des détonations sourdes telles qu’on ne pouvait pas se tromper sur l’arme qui les produisait. Andravos et ses frères utilisaient leur bolter. Mades put rapidement vérifier ce fait. Son oreille lui permit d’identifier les tirs de quatre armes différentes, ce qui correspondait au capitaine et ses hommes, moins Alivor et Remon. Il pressa donc le pas.

    - Que se passe-t-il ? » lui voxa Zuriel, sur un ton méfiant.

    - Je ne sais pas, frère. On doit se dépêcher.

    C’était un euphémisme. Mades savait déjà que les pesants Terminators se déplaçaient aussi vite qu’ils le pouvaient dans ces bois. Rien d’étonnant donc, au fait qu’il fut le premier à rejoindre Andravos et les autres. A l’instant même où il déboucha dans ce qui aurait pu s’apparenter à une clairière, il dégaina son lance-plasma, prêt à tirer.

    Le capitaine Andravos était là, aux côtés d’Iriac et de Deinos. Furan, lui, était tombé, et ce fut au moment où Mades arriva qu’il le vit mourir et que la rune qui l’indiquait passa au noir. Quant à ce qui l’avait tué, c’était pour le moins difficile à expliquer. C’était manifestement un être vivant, et on aurait dit quelque chose à mi-chemin entre une sauterelle, un lézard et un homme, à l’exception bien sûr du fait que cette chose mesurait près de cinq mètres de long et qu’elle portait – et le terme était cette fois exact – une imposante carapace. Ça aurait pu être un être vivant de la faune de cette planète, un super-prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, mais ça ne l’était pas. Ou du moins, pas exactement.

    C’était un enfant du Warp. Une créature saturée d’une énergie propre à l’Empyrean, qui vivait sur ce monde depuis peut-être des siècles. Lorsqu’elle se mouvait, et c’était d’ailleurs à une vitesse surnaturelle, les arbres semblaient siffler, et la pluie s’intensifier. Ça n’était pas la créature qui induisait ces changements. Elle avait juste initiée sur le monde entier une réaction de défense contre les envahisseurs. Ce qui permettait à Mades de mieux comprendre pourquoi, outre sa position dans la galaxie, on avait qualifié cette planète de monde démon. Rien n’y était normal. Et cette seule créature pouvait sans doute indirectement déclencher les mécanismes de défense d’un monde entier. C’était déjà étrange. Les auspex n’avaient rien détecté d’aussi gros dans le périmètre. Il n’y aurait rien du avoir de suffisamment gros pour nuire à ne serait-ce qu’un seul des frères de Mades. Au lieu de cela, ils se trouvaient face à une bestiole dont la masse devait avoisiner les deux, peut-être les trois tonnes.

    La colère de Mades enfla alors qu’il voyait l’abject monstre qui avait tué sans la moindre difficulté trois de ses frères. Il visa sa tête et tira une boule de plasma surchauffé qui atteignit sa cible, l’engloutissant d’une lumière presque aveuglante, ce qui contrastait énormément avec la pénombre ambiante. Cela n’arrêta pas la créature, mais Andravos, Iriac et Deinos lui tiraient dessus sans interruption et sa carapace se fendait par endroit. Puis, Zuriel et son escouade arrivèrent face au monstre, et il ne s’écoula pas trois secondes avant qu’elle abdique enfin, terrassée par les bolters combinés des Terminators.

    - Comment c’est arrivé ? » demanda presque aussitôt Mades à Andravos.

    - Elle a surgi de je ne sais où. Ça ressemblait presque à de la téléportation. Alivor et Remon sont morts avant que je ne puisse faire un geste.

    A côté, Iriac, l’apothicaire, récupérait les glandes de ses frères tombés au combat, dans le but de faire survivre leur héritage génétique.

    - Mon escouade de commandement a été brisée, » poursuivit Toran Andravos, une colère profonde résonnant dans sa voix amplifiée par le haut-parleur de son casque à cimier MkIV. « La colère me ronge.

    - Elle nous ronge tous, » assura Mades. « Mais nous obtiendrons des réponses, c’est pour ça que nous sommes là. Il n’est plus question de reculer, désormais.

    - Tu as raison, » répondit l’autre en fixant le cadavre éviscéré d’Alivor qui se trouvait presque à ses pieds et dont la tête presque arrachée donnait l’impression au capitaine de le regarder fixement.

    - Cœur de fer, » dit Mades.

    - Main de fer ! » répondit avec vigueur Andravos.

    Les deux se faisaient face. Mades était immense, même pour un Astartes. Son armure énergétique modèle MkIII relativement ornementée faisait la taille habituelle d’une armure Terminator, ce qui rendait son escouade de commandement nettement moins impressionnante par rapport à lui. Andravos, lui, ne lui arrivait qu’aux deux tiers du plastron, et il faisait pourtant une taille proche des deux mètres trente. C’était ahurissant. En plus de ça, Mades était un sacré guerrier. Il était actuellement sous l’autorité d’Andravos, qui était le lieutenant-commandeur du second bataillon de la dix-neuvième grande compagnie de la glorieuse quatrième légion. Mades était le capitaine de la neuvième. Ça ne faisait pas de lui un moindre commandant, ni même un moindre combattant, et en vérité, Andravos savait bien que son subordonné direct était meilleur que lui en presque tous points. Aucune jalousie n’obscurcissait pourtant son esprit, car ils étaient proches, et leur mission était la même. Et puis, Andravos l’avait aussi compris au fil du temps, mais ça n’était en aucun cas une honte d’être un moins grand guerrier que Cralestis Mades.

    - Les auspex s’agitent, » lança de sa voix extrêmement grave Deinos. « Plusieurs choses s’approchent.

    - Nous ne sommes pas loin, » répondit Mades. « Ce monde sent que quelque chose ne va pas. Il va tout faire pour empêcher de nous approprier ce qu’il cache. Mais il n’avait pas prévu quelque chose.

    Le capitaine marqua une pause, et un sourire carnassier passa derrière son casque.

    - Nous sommes les Iron Warriors. Rien ne nous empêchera de prendre ce que nous voulons.

    Les autres hochèrent la tête, visiblement du même avis. Toran Andravos tourna la tête vers là où ils se dirigeaient initialement.

    - Restez aux aguets. Plus aucune perte ne sera plus tolérée. Trop de nos frères ont perdu la vie.

Sans un mot supplémentaire, le groupe se remit à avancer. Andravos et Deinos devant, suivis par Iriac, lui-même suivi par Mades. Les imposants Terminators fermaient la marche.



    Le groupe progressait ainsi à travers les arbres, toujours sous une pluie torrentielle. Plusieurs monstres se manifestèrent. Ils étaient tous différents, avaient tous une taille différente, un nombre différent de membres, voire de têtes. S’il y a bien quelque chose qu’ils eurent au contraire en commun, c’est qu’ils furent tous taillés en pièce par la précision chirurgicale de neuf Iron Warriors préparés et déterminés. Et par ailleurs, ils eurent aussi en commun de n’en tuer aucun. Plus la progression des Astartes avançait, plus la pluie était importante. Même des êtres aussi vigoureux que les Iron Warriors ne furent plus capables d’avancer aussi vite. Sauf Mades, évidemment. Il rattrapa rapidement Iriac, puis Deinos et Andravos.

    - Qu’est-ce que tu fais ? » demanda ce dernier, visiblement surpris que Mades rompe la formation.

    - On a pas de temps à perdre. Vous me rattraperez.

    - Mades ! » cria le capitaine de la sixième.

    L’intéressé était trop loin pour entendre. En vérité, il n’était encore qu’à six mètres, mais la pluie était tellement importante qu’il n’entendait pas, même avec son oreille surhumaine.

    - Je vois quelque chose, » lui voxa-t-il néanmoins, quelques dizaines de secondes plus tard.

    - Quoi donc ?

    - Ça ressemble à un bunker. Il est gardé par quatre créatures.

    - Attends-nous ! » ordonna Andravos.

    Il n’eut pas de réponse.

    Malgré le manquement de Mades, Andravos ne lui en voulut pas. Déjà, il connaissait très bien son tempérament parfois impulsif, et il s’était depuis longtemps résigné à exercer un contrôle total sur son subordonné. Et de toute façon, ça n’était pas son but. Les deux frères étaient encore une fois extrêmement proches, et le capitaine Toran Andravos donnait à son ami une confiance presque totale, et la capacité d’agir de son propre chef. De cette manière, la neuvième compagnie avait au cours des deux millénaires passés permis au second bataillon de transformer de potentielles défaites en victoires écrasantes, signe du talent qu’avait Mades a diriger des troupes et à posséder de grandes ressources stratégiques. Et enfin, cela faisait tellement longtemps qu’ils étaient isolés, sur la piste de réponses qu’ils n’obtiendraient peut-être jamais, et ils avaient perdu tellement de leurs frères, que l’impatience du capitaine de la neuvième n’était en rien une surprise. Presque n’importe quel Iron Warrior aurait agi de la sorte, Andravos le premier. Mais lui ne pouvait physiquement pas le faire. Sa frustration le gagna soudain, et il décida malgré tout qu’il aurait une petite conversation avec Mades sur le principe de la chaîne de commandement. Mais pour cela, il allait déjà devoir le rattraper.

    Alors il se battit contre la pluie battante pour avancer plus vite. Il mit sa force et son endurance à rude épreuve pour arriver aussi rapidement qu’il le pourrait. Il marcha près de trois minutes jusqu’au fameux bunker. Et lorsqu’il arriva, quatre cadavres de taille et de constitution différente jonchaient le sol. Sans la moindre surprise, celui de Mades ne s’y trouvait pas. La plus grosse créature était encore plus grande que la première qu’ils avaient affrontée presque trente minutes plus tôt, et le capitaine de la neuvième s’en était vraisemblablement sorti. A moins, bien sûr, qu’une cinquième créature l’ait avalé et soit parti, ce qui n’avait aucune cohérence si ce lieu devait être gardé d’éventuels pilleurs.

    Le bunker était étrange. Sa seule présence n’avait pas vraiment de sens et détonnait au milieu d’un monde qui semblait pourtant exempt de toute trace de l’activité de quelque civilisation intelligente. Andravos repensa à ce qu’il avait su de cet endroit. "C’est un lieu de pélerinage" lui avait-on dit. Un endroit égaré au milieu de nulle part, où venait se recueillir les âmes égarées qui séjournaient dans la galaxie. Le Word Bearer qu’il avait fait prisonnier lui avait lâché ces mots avec une telle lueur béate dans les yeux qu’Andravos avait compris. C’était un endroit où la proximité entre le monde matériel et l’Empyrean était extrêmement proche, plus encore que sur le reste de cette planète. Le capitaine imagina un instant ce qu’il aurait pensé de tout cela, deux mille ans auparavant, et eut un triste sourire. Même lui avait fini par accepter cela. Et il s’apprêtait à entrer dans un autel maudit afin d’obtenir des informations sur le destin de ses frères. Il en eut une violente nausée, et ses mains s’agitèrent de tics nerveux. Mais ça n’était pas le moment de céder. Il touchait au but.

    En face des Iron Warriors qui arrivèrent, une ouverture se présentait. Elle était rectangulaire, et visiblement suffisamment grande pour qu’un Astartes, même en armure Terminator, puisse passer. Ces derniers arrivèrent par ailleurs assez vite, ayant rattrapé leur retard sur leurs frères en armure énergétique, du fait qu’ils étaient moins ralentis. C’est d’ailleurs à ce moment qu’Andravos le remarqua. Il ne pleuvait plus. Son cerveau rechercha dans ses souvenirs récents à quel moment ça avait été le cas, mais malgré sa mémoire eidétique, il ne parvenait pas à s’en souvenir. Il se passait quelque chose d’étrange, ici.

    Il fit un geste aux sept Iron Warriors derrière lui.

    - Allez, » fit-il. « On y va.

    Ils lui emboîtèrent le pas, et le suivirent dans l’entrée.

    Rien n’était comme ils ne s’y attendaient. Ils s’attendaient à une ruine. Pas à un couloir éclairé aux murs et au tapis rouge flamboyant. Et pas non plus, même si ça devenait plus évident passé le premier choc, à une grande salle dans les mêmes tons. Au centre, se trouvait une grande table en marbre, mais devant cette table, Mades était debout, tourné vers l’autre côté de la pièce d’où se trouvait une autre ouverture vers un couloir qui semblait similaire.

    - Capitaine, » lança Andravos d’une voix forte.

    L’autre ne fit pas un geste. N’eut pas une réaction. Andravos remarqua que la rune indiquant l’état de santé de Mades était brouillée, et il fronça les sourcils. Il fit le signe aux autres Iron Warriors de le suivre tout en gardant leurs armes prêtes à l’emploi. Lui-même garda son bolter en main. Il ne savait pas du tout ce qui se passait. Il savait juste que cet endroit était étrange, et qu’il fallait se méfier de tout. Y compris, potentiellement, de Mades. C’est lorsqu’il fut assez proche de l’immense guerrier que ce dernier se retourna. Les deux cœurs d’Andravos se nouèrent.

    - Qu’est-ce qui ne va pas, capitaine, » demanda Mades.

    Ou plutôt, ce qui avait pris une partie de son apparence. Tout l’avant de l’armure énergétique du capitaine était arraché, et ce qui se trouvait à l’intérieur était indescriptible, capable de remettre en question même un Astartes sur son sentiment vis-à-vis de la peur. De toute évidence, c’était un enfant du Warp. Un enfant du Warp avec une peau qui changeait de couleur à chaque instant, et un visage bien trop humain pour être normal. L’être en lui-même n’était même pas si inquiétant que ça. C’était ce qu’il dégageait qui avait de quoi glacer d’effroi même un guerrier de l’Astartes qui avait participé à la bataille de Terra.

    - Qu’est-ce que tu es ? » hurla Andravos, son bolter pointé vers la tête de la chose, imité par tous les Iron Warriors de la pièce.

    - Toran Andravos » répondit la chose, d’une voix qui n’était pas le moins du monde celle de Mades. « Capitaine de la sixième compagnie de la dix-neuvième compagnie de la légion de Perturabo. Ça, ce n’est pas moi. Ça, c’est toi. Voilà deux mille ans que tu sillonnes la galaxie, en quête de réponses. Deux mille ans que toi et les quelques cinq cents Astartes à ta disposition mettent à feu et à sang des mondes entiers dans votre quête macabre. Sais-tu seulement combien d’être vivants tu as tué ? Sais-tu combien sous ton commandement, des civilisations entières se sont retrouvées à feu et à sang pendant deux mille années ?

    - Peu m’importe, monstre. Je ne suis certainement pas venu ici pour entendre quelque remontrance de la part de qui que ce soit. Qui es-tu ?

    - Je ne suis rien d’autre qu’un émissaire des puissances que tu sers malgré toi. T’attirer ici était un moyen pour moi de te rencontrer. Je suis annonciateur du changement, et c’est là ce que je viens t’annoncer. Tout va changer pour toi, Toran. À l’avenir, l’univers tremblera en entendant ton nom.



    De cet événement, Andravos ne garda pas beaucoup de souvenirs. Il se souvint qu’à cet instant, il entendit une autre voix devant lui, et que c’était celle de Mades. Il comprit que le capitaine était venu ici et avait fini par sortir de l’autre côté, mais qu’il était revenu sur ses pas. Tout se fractionna ensuite. Lorsque Mades arriva, l’enfant du Warp sembla se mettre à convulser, sans qu’Andravos ne comprenne pourquoi. Des bruits déchirants retentirent alors, et le capitaine déduit qu’il s’agissait des bolters de ses frères qui découpaient la silhouette du démon en pièces. Lui-même était tombé sur le sol de pierre, et une douleur terrible le traversait de part en part au point qu’il n’était plus capable de bouger, même sans les vertiges qui résonnaient dans son crâne. Il eut la vague impression que quelqu’un le tirait vers l’arrière, afin de sortir de l’autel. Il est une seule chose qu’il vit distinctement, et dont il se rappela parfaitement, le seul point net dans son champ de vision flou. L’arme de Mades n’était plus une épée.

    C’était une masse. Une énorme masse d’armes, plus grande qu’un homme, que Mades tenait pourtant à une main, sans difficulté. Et cette masse hurlait, du plus fort qu’elle le pouvait, au point que dans l’esprit d’Andravos, lesdits hurlements allaient jusqu’à couvrir le vacarme des rafales de bolter. Il avait vaguement conscience que sa peau se noircissait, et que son armure se déchirait là où son corps devenait trop massif pour être contenu à l’intérieur. Alors que Mades remontait apparemment son corps en pleine mutation dans les escaliers du bunker, il entendait toujours la masse. Elle hurlait, mais Andravos put y discerner des mots. Elle lui parlait.

    Par la suite, Andravos se rappela de tous les détails concernant l’arme de Mades, à l’exception d’un seul. Jamais, même en cherchant des siècles dans sa mémoire, il ne se rappela ce qu’elle lui dit exactement cette nuit là. Cela le marquerait pourtant tellement qu’il passerait le reste de sa vie à chercher, et qu’il entendrait les syllabes maudites des paroles impies de la masse qui résonneraient dans sa tête tout autant de temps. Bien après qu’il soit de retour sur le Giant Hunter. Bien après que ses frères aient cessé d’être ses frères, bien après que certains d’entre eux aient commencé à l’appeler ‘’l’élu’’, et que les autres lui aient à jamais tourné le dos.

    Et surtout, plus jamais personne ne se dirait que Mades était un meilleur guerrier que lui. Car ce serait devenu un énorme mensonge.
++


Dernière édition par Variel le Lun 8 Mar 2021 - 19:51, édité 2 fois


- Si Variel réchappe vivant de cette folie, il viendra chercher l'enfant une de ces nuits, où que tu te caches.
- Il ne nous trouvera peut-être pas.
L'hilarité de Talos finit par se calmer, mais il continua à sourire.
- Prie pour qu'il ne le fasse pas.

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Message par - Talos - Ven 5 Mar 2021 - 18:52

Y'a pas à dire, les Iron Warriors, ça envoie du lourd Smile

Un très bon début, avec une intrigue qui se pose toute seule et un vocabulaire bien choisi. J'ai noté quelques métaphores très sympathiques et des choix de mots originaux, notamment :
Lorsqu’elle se mouvait, et c’était d’ailleurs à une vitesse surnaturelle, les arbres semblaient siffler

Je note certaines longueurs de phrases et quelques répétitions par-ci par-là, mais le rythme de ton récit permet de ne rien perdre du fil des événements. J'aime beaucoup la variété des personnages dans un si petit fer de lance, entre les Astartes normaux, le lance-plasma et les Terminators.

J'ai toujours eu un respect cordial envers les Iron Warriors (ils ont droit à leur caméo dans mon propre récit) et je trouve dommage qu'ils soient pour beaucoup noyés dans le creuset des légions "oubliées" dont le fluff est obscurci par celui des autres légions. Du coup, tu tiens une vraie occasion de donner un coup de fraîcheur sur les fils de Perturabo et ces débuts sont plus que prometteurs (en 10min on a de la patrouille, de l'intrigue, du tir, du càc, du Warp bien tordu, du démon...). Je ne peux que valider à 100% Smile

+1 bien sûr, et je réitère mon invitation à discuter écriture sur Discord Wink


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Message par Variel Ven 5 Mar 2021 - 19:48

Merci beaucoup pour ta critique Talos !

- Talos - a écrit:Un très bon début, avec une intrigue qui se pose toute seule et un vocabulaire bien choisi. J'ai noté quelques métaphores très sympathiques et des choix de mots originaux, notamment :
Lorsqu’elle se mouvait, et c’était d’ailleurs à une vitesse surnaturelle, les arbres semblaient siffler

Merci ^^ J'en suis content, parce que j'ai pas mal travaillé ma manière d'écrire dans le laps de temps où je n'étais plus actif ici, et je suis satisfait de voir les retours par rapport à ça Smile

- Talos - a écrit:Je note certaines longueurs de phrases et quelques répétitions par-ci par-là, mais le rythme de ton récit permet de ne rien perdre du fil des événements.

Alors en fait j'essaie d'écrire avec un style plus ou moins lourd selon la situation, mais je vois que c'est pas encore tout à fait au point ^^

- Talos - a écrit:J'ai toujours eu un respect cordial envers les Iron Warriors (ils ont droit à leur caméo dans mon propre récit) et je trouve dommage qu'ils soient pour beaucoup noyés dans le creuset des légions "oubliées" dont le fluff est obscurci par celui des autres légions. Du coup, tu tiens une vraie occasion de donner un coup de fraîcheur sur les fils de Perturabo et ces débuts sont plus que prometteurs (en 10min on a de la patrouille, de l'intrigue, du tir, du càc, du Warp bien tordu, du démon...). Je ne peux que valider à 100% Smile

Merci beaucoup, je suis assez d'accord avec toi, les IW sont vraiment pas les plus mis en avant (c'est marrant, dans le fluff ils sont considérés comme pas trop mis en avant non plus, ils sont vraiment maudits je crois) et c'est que je trouve à cette légion de multiples intérêts que j'essaie de mettre en avant ^^

(Et d'ailleurs, je compte incorporer des caméos de NL dans mon récit eheh)

- Talos - a écrit:+1 bien sûr, et je réitère mon invitation à discuter écriture sur Discord Wink

Merci Smile J'accepte l'invitation ^^


- Si Variel réchappe vivant de cette folie, il viendra chercher l'enfant une de ces nuits, où que tu te caches.
- Il ne nous trouvera peut-être pas.
L'hilarité de Talos finit par se calmer, mais il continua à sourire.
- Prie pour qu'il ne le fasse pas.

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Message par Nero Sam 6 Mar 2021 - 13:06

Salut Variel.  Very Happy

Ecoute je viens de lire ce prologue et comme dit au dessus, j'ai l'impression que la IVè de Fer a la cote!  Wink

J'ai bien aimé l'idée d'insérer un dramatis personae, c'est pour moi une partie du récit en lui même. Par contre à ce propos je ne vois aucun inconvénient à mettre le dramatis personae complet au début, sache le. C'est en tout cas mon avis.

Ton récit se lit très bien, on sent que c'est bien élaboré, travaillé, surtout avec un vocabulaire qui sonne ce qu'il faut.

Tes personnages aussi sont sympas, ainsi que l'environnement dépeint. J'ai bien aimé le côté "planète au bord du Warp", avec ce qu'elle recèle de jolies saloperies Wink . La quête aussi donne du ton à l'intrigue, et bien joué pour le clin d'œil du Word Bearer. De là on se demande si on est pendant l'Hérésie ou après, chose que tu développes bien derrière avec deux milles ans écoulés. Et aussi, la chaine au sein de la légion. Le 2nd bataillon, la 19è grande compagnie, on voit que tu t'es bien inspiré et ça donne constitution, matière à ton récit pour sa compréhension! (comme moi d'ailleurs Very Happy ).

Ceci dit, malgré un bon travail, je relève comme Talos, non pas seulement des tournures de phrases, mais aussi de la ponctuation qui selon moi mériterait pour certaines phrases d'être revue. Je me permets de te le dire car j'y ai vu là des erreurs semblables que je faisais il y a peu encore, ou que je fais parfois encore. Ou que nous faisons tous de manière générale tout simplement. En voilà quelques exemples:


"des futures défaites affreuses", pourrait être mieux tourné? exemple, de désastreuses défaites? je donne une simple piste après.

"L’autre ne fit pas un geste. N’eut pas une réaction." Pas de point mais une virgule peut être? car on a pas de sujet sur le deuxième bout.
"répondit la chose, d’une voix qui n’était pas le moins du monde celle de Mades." Pas de virgule selon moi.

"Ils s’attendaient à une ruine. Pas à un couloir éclairé aux murs et au tapis rouge flamboyant." Virgule pas de point.


Voilà ce sont 2/3 exemples qui m'ont fait tiquer car comme je disais il y avait un air de déjà vu qui pouvait mériter potentiellement correction. 


Après, bien sûr, chacun sa prose, et sache que ça n'entache en rien ce récit que j'ai apprécié lire Very Happy De plus j'ai l'impression de me retrouver dans ma propre fiction "De Serments et de Fer".


Sur ces mots, je te souhaite bonne continuation et je suis curieux de voir la suite de ton travail, ainsi que les péripéties de tes guerriers de fer à toi !! Wink


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Message par Variel Dim 7 Mar 2021 - 16:55

Salut Nero, merci beaucoup pour ce long retour Smile

Nero a écrit:Ecoute je viens de lire ce prologue et comme dit au dessus, j'ai l'impression que la IVè de Fer a la cote!   Wink

Je te dirais bien que c'est parce que c'est franchement la meilleure légion, mais j'ai peur que mon avis soit motivé par quelque chose de pas hyper objectif ^^

Nero a écrit:J'ai bien aimé l'idée d'insérer un dramatis personae, c'est pour moi une partie du récit en lui même. Par contre à ce propos je ne vois aucun inconvénient à mettre le dramatis personae complet au début, sache le. C'est en tout cas mon avis.

Je comprends ton point de vue, j'y ai pas mal réfléchi, mais je pense au final qu'un trop long Dramatis Personae peut détourner le lecteur des personnages les plus importants. Cela dit, mon avis n'est pas figé ^^

Nero a écrit:Ton récit se lit très bien, on sent que c'est bien élaboré, travaillé, surtout avec un vocabulaire qui sonne ce qu'il faut.

Merci beaucoup Smile

Nero a écrit:Tes personnages aussi sont sympas, ainsi que l'environnement dépeint. J'ai bien aimé le côté "planète au bord du Warp", avec ce qu'elle recèle de jolies saloperies Wink . La quête aussi donne du ton à l'intrigue, et bien joué pour le clin d'œil du Word Bearer. De là on se demande si on est pendant l'Hérésie ou après, chose que tu développes bien derrière avec deux milles ans écoulés. Et aussi, la chaine au sein de la légion. Le 2nd bataillon, la 19è grande compagnie, on voit que tu t'es bien inspiré et ça donne constitution, matière à ton récit pour sa compréhension! (comme moi d'ailleurs Very Happy ).

Pour les personnages, merci. Ce n'est que le début de l'histoire mais le but est vraiment de faire des personnages aux individualités bien différentes les uns des autres ^^

Pour le reste, tout va être expliqué plus tard ahah ! J'ai volontairement indiqué la date à chaque chapitre, ça permet de plus s'y retrouver d'autant que ça va jouer sur différentes échelles de temps !

Au niveau de l'organisation, je me demande si celle que j'ai faite est bonne ou pas, j'aimerais bien savoir quelles sont tes sources vis-à-vis de la manière dont tu as fais ça !

Nero a écrit: Ceci dit, malgré un bon travail, je relève comme Talos, non pas seulement des tournures de phrases, mais aussi de la ponctuation qui selon moi mériterait pour certaines phrases d'être revue. Je me permets de te le dire car j'y ai vu là des erreurs semblables que je faisais il y a peu encore, ou que je fais parfois encore. Ou que nous faisons tous de manière générale tout simplement. En voilà quelques exemples:

Merci pour l'info, je prends note ^^
En vrai pour la ponctuation globalement j'ai du mal avoir le problème, du moins sur certains des exemples que tu donnes.

Cela dit, je reconnais que certains sont pas géniaux, en particulier le premier pour lequel j'avais vraiment hésité en l'écrivant et sur lequel j'avais oublié de revenir. Je vais le corriger ^^

Nero a écrit:De plus j'ai l'impression de me retrouver dans ma propre fiction "De Serments et de Fer".

C'est pas mal si on arrive à donner une vision proche d'une même légion, je prends ça bien ^^ Je n'ai lu que très récemment ton récit, et certaines des idées que tu as développées m'ont inspiré pour certaines choses à vrai dire ! (Pas pour ce que j'ai déjà écrit, cela dit)

Nero a écrit: Sur ces mots, je te souhaite bonne continuation et je suis curieux de voir la suite de ton travail, ainsi que les péripéties de tes guerriers de fer à toi !! Wink

Merci beaucoup, je devrais poster la suite sous peu, je suis en train de l'écrire ^^

Si tu veux déjà voir un autre "chapitre" des péripéties de mes personnages, je te suggère d'aller voir ma dernière participation au concours d'écriture, il forme l'une des parties de mon histoire ^^ :
(Portrait de Cralestis Mades)


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Message par vulkan Dim 7 Mar 2021 - 18:07

Vraiment sympa et intéressant comme nouvel, l'idée de le placer a une époque ou les Iron warriors ne sont pas encore tous corrompus est intelligent et les personnages développer sont plutôt attachant.
Hâte de voir la suite, s’il y à une suite.
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Message par Variel Dim 7 Mar 2021 - 18:13

Merci beaucoup vulkan Smile

C'est le but en effet, même si la fin du prologue implique une future corruption pour plusieurs d'entre eux ^^

Il y aura une suite, je mettrai le chapitre 1 dès qu'il sera fini (sous peu, potentiellement)


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Message par Nero Dim 7 Mar 2021 - 19:27

Salut Variel!  Smile

Moi je te dis qu'elle est intéressante cette IVè car on la voit peu, ou est-elle peu, voire, pas assez représentée à mon  goût. 

Chacun son avis sur la chose pour le dramatis personnae. En effet, ça peut comme tu le dis, moi j'aime à savoir que le lecteur est gourmant, et dans ce cas là, il aime savoir à qui il a affaire dans le récit. Même si parfois s'abstenir de dramatis serait peut être mieux pour ne point décevoir.

Pour ce qui est de la ponctuation, je parle de la formulation de certaines de tes phrases. Lesquelles je retrouve chez moi ou chez d'autres. Ya rien de gravissime loin de là, juste à voir si en tant qu'auteur ça a le mérite d'être repris ou non  Smile

Content au passage que mon histoire t'ait aidée pour la tienne. C'est vrai que j'ai creusé, je me suis servi de beaucoup de sources, ne serait-ce que dans l'organisation des compagnies, grandes compagnies, bataillons et la numérotation de chacun/chacune, ceci au vue de la trame existante de l'hérésie d'horus. Je devais éviter le plagia ou l'erreur! Je me suis servi des romans et nouvelles qui existent déjà ainsi que du net et d'informations issues de forge world.

Pour finir, j'avais vu ton portrait de Cralestis Mades, je le lierai prochainement! Bonne contnuation!


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Message par Variel Lun 8 Mar 2021 - 18:45


ACTE I



UN

Appartenir à quelque chose
Dîme
Le chant des dieux



627.M32




    Autrefois, il avait eu l’impression d’appartenir à quelque chose de plus grand que lui, quelque chose en lequel il pouvait croire.

    Ça n’avait duré que quelques années, et c’était bien peu étant donné l’âge qu’il avait atteint aujourd’hui. Les souvenirs de cette époque n’étaient qu’une goutte dans l’océan de sa mémoire, mais pourtant, quelque part, ça n’avait pas aussi peu d’importance que ce à quoi il était pertinent de s’attendre étant donné l’ordre de grandeur. Car d’avantage que cela, durant ces quelques années en question, il avait du se sentir vivant, bien plus que ça n’était le cas depuis, et peut-être bien plus que ça ne le serait jamais.

    A cette époque, il fallait réunifier l’humanité. Dispersée à travers la galaxie, cette dernière avait eu besoin de lui et des siens pour lier ses différentes composantes à ses semblables, et lutter contre ce qui la menaçait. À ce moment, il faisait partie d’une confrérie unie envers et contre tout, et il luttait pour cet immense but, aux côtés de ses frères, derrière leur père, lui-même sous les ordres de son propre père. Cette immense entreprise avait été nommée la grande croisade, ce qui ne laissait aucune incertitude quant à son but éloigné du pacifisme. Il fallait régulièrement écraser des civilisations, parfois humaines. Il n’était pas fier de tout ce qu’il avait fait, bien au contraire, mais il jugeait alors que c’était ce qui devait être immanquablement accompli, et il n’avait jamais remis ça en doute, même après avoir quitté la lumière de celui qui les avait chargés de cette mission.

    Il avait toujours été un grand idéaliste, qualité qu’il partageait tout particulièrement avec son père, bien plus qu’avec ses frères, et ce trait ne l’avait jamais quitté. Cela expliquait pourquoi il pensait tant à cette époque, alors que son besoin de croire en un idéal pour lui et pour ceux qui l’entouraient était assouvi, qu’il se sentait exister dans un monde qui avait besoin de lui pour devenir meilleur.

    Ça n’était pas du tout de l’arrogance. Malgré son psycho-conditionnement propre à tous les siens, il avait toujours cherché sa place dans un monde qu’il percevait beaucoup plus consciemment que ses frères. Il était parmi les guerriers génétiquement modifiés de l’Astartes celui qui avait le plus de trait en commun avec un individu dépressif, à un être désabusé par un univers qu’il ne comprenait que trop bien et qu’il détestait bien que la seule raison de sa propre existence était d’y être adapté, et ce depuis plus de mille ans. Et c’est pour cela qu’il pensait tant à cette époque, et pour cela que c’était à ce moment qu’il se sentait vivant.

    Désormais, Draman Korvo était un être renfermé et amer. Il n’avait jamais été aussi semblable à ses frères Iron Warriors, et être comme eux ne l’enchantait pas le moins du monde, bien au contraire. Il était maître de forge, le grade le plus élevé de la légion derrière celui du primarque Perturabo lui-même, et n’en tirait plus aucune fierté, seulement un fardeau qu’il était désormais las de porter. Se souvenir de l’époque où il luttait pour quelque chose lui permettait encore d’échapper à un quotidien qu’il exécrait.

    Il avait conscience de l’inutilité de ce qu’il était. Son rêve de réunifier l’humanité et de la sauver avait disparu depuis bien longtemps, à l’instar de celui de beaucoup de ceux qui avaient rejoint le maître de guerre Horus lors de l’hérésie. Cependant, si la plupart d’entre eux avaient remplacé leur objectif initial par celui de renverser l’Imperium et de le mettre à feu et à sang, pour diverses raisons toutes plus stupides les unes que les autres, ça n’avait jamais été le cas de Korvo. Oui, il était entré en guerre contre l’Imperium. Oui, il avait suivi avec la quatrième légion le primarque Horus et ses fils dans les affrontements contre l’Empereur de l’humanité et son Imperium pathétique. Oui, il avait fait partie de ceux qui avaient posé le pied sur Terra, qui avait participé à détruire le palais de l’Empereur et qui avait tué des dizaines et des dizaines de ses semblables Astartes. Oui, il avait fui lorsqu’Horus avait été tué, et depuis il errait avec la grande compagnie qu’il dirigeait, en sous-effectif et sans base autre que quelques vaisseaux de guerre. Malgré tout, il ne vouait pas une haine infinie à l’Imperium de l’humanité. Il le détestait, c’est vrai, mais pas nécessairement plus que ses anciens alliés des légions renégates, pas même plus que ses autres frères Iron Warriors.

    La vérité, c’est que tous étaient des imbéciles. Des loyalistes aveuglés par leur foi incohérente en un être extraordinairement faillible, aux renégats au jugement obscurci par une haine dont ils étaient les seuls responsables. Des imbéciles. C’était la raison pour laquelle il s’entendait aussi bien avec Cralestis Mades. Ses conversations sur toutes sortes de sujets avec son neuvième capitaine était d’ailleurs par le passé l’une des rares choses qui lui procurait ce qui s’apparentait le plus à de la bonne humeur. L’immense capitaine possédait un esprit extrêmement affuté, sans doute autant que celui de Draman, mais il vivait les choses différemment. Comme ce dernier, il éprouvait une forme de haine à l’égard de tous ses semblables, fussent-ils loyalistes ou renégats, mais il n’avait – en tous cas au moins jusqu’à la dernière conversation qu’il avait eu avec le maître de forge – jamais sombré dans une aussi grande amertume, de ce qu’en savait Korvo, du moins.

    Déjà, Mades  avait semblé s’être réjoui d’avoir survécu là où tant de ceux qui avaient été à la pointe de l’assaut des légions d’Horus sur Terra avaient perdu la vie. Cette pensée l’avait énormément aidé à relativiser sur tout ce qu’il avait pu perdre. Il n’était pas un perdant, il était un survivant. Et s’il véhiculait un mépris colossal lorsqu’il s’exprimait, sa franchise apparente et sa manière de pensée amusait beaucoup Korvo, et les deux officiers s’entendaient à merveille, et ce depuis toujours. Mais, plus que tout, le maître de forge louait ses talents de guerrier et de stratège. Ça n’était pas pour rien si c’était Mades qui l’avait accompagné sur le Fidelitas Lex, vaisseau amiral des Word Bearers, pour coordonner avec les commandants de quatre légions le massacre d’Isstvan V. Ça n’était pas plus un hasard si le capitaine de la neuvième avait été le premier de la grande compagnie à débarquer sur Terra, avant même le tempétueux et surpuissant Kurva Garran, premier lieutenant-commandeur de la dix-neuvième.

    Mais cela faisait maintenant un demi-millénaire que Mades n’était plus là. Il n’était pas mort, non. Lui et l’ensemble du deuxième bataillon, autrement dit de la sixième à la dixième compagnie, avaient été chargés par Korvo d’une importante mission. Le maître de forge avait confié à Toran Andravos, le lieutenant-commandeur du deuxième bataillon, de diriger les quelques cinq cents Astartes sous ses ordres. Les objectifs de ladite mission étaient nombreux, et Korvo ne s’était pas attendus à ce que la moitié de sa grande compagnie reviennent au bout de quelques années. Cette entreprise pourrait leur prendre plus de mille ans, et si le maître de forge en était tout à fait conscient, il désespérait au fond de lui de ne jamais revoir ses hommes. Et, il n’avait aucun moyen d’en savoir quoi que ce soit. La dernière communication qu’il avait eue avec Andravos remontait à plus de cinq cents ans, quelques mois après son départ. Depuis, plus rien. Il fallait dire que Korvo s’était depuis bien éloigné du point de départ des deux parties, puisqu’il se trouvait pratiquement à l’opposé dans la galaxie si l’on suivait un plan horizontal. Et donc, il devait être patient. Peut-être ne reverrait-il jamais ses frères. Si tel était le cas, il ne saurait vraisemblablement jamais s’ils étaient morts ou seulement toujours en train d’accomplir leur mission. Peut-être les reverrait-il. Et il l’espérait.



    Pour l’heure, Draman Korvo devait chasser toutes ces pensées de sa tête. Il avait fort à faire.

    Le maître de forge se remit debout, lui qui était jusqu’alors assis sur ce qu’il aurait pu considérer comme son lit, une plaque d’acier sur laquelle était posé un matelas fin et loin d’être confortable, le tout dans une pièce exiguë simplement meublé d’une sorte de bureau recouvert de parchemins en tous sens, et de son lit. Cette pièce était réellement dépourvue de quoi que ce soit qui aurait pu s’apparenter à du confort, pourtant c’était l’un des endroits où Korvo se sentait le mieux. Loin de tout ce qui se passait à bord de son vaisseau, il se retirait fréquemment ici, que ce fut pour méditer ou pour se reposer.

    Cependant, en cet instant, alors que les alarmes se mirent à résonner dans tout le vaisseau, Korvo devait quitter cette absence de confort pour quelque chose de plus conforme à ce à pour quoi il avait été créé, mais qui paradoxalement lui plaisait nettement moins. Il n’avait pas le choix. Qu’il le veuille ou non, il demeurait le maître de forge de la dix-neuvième grande compagnie des Iron Warriors, ainsi que le commandant de la barge de bataille dans laquelle il se trouvait, le Fulguris, et de la flotte qui l’accompagnait. Alors il se mit en route.

    Pendant qu’il traversait les couloirs du vaisseau en direction du pont principal, il voyait les mortels autour de lui s’affairer dans tous les sens. Quoi qu’il puisse s’être passé, eux décelaient l’urgence de la situation. Korvo se demanda après avoir vu le trentième membre d’équipage courir, et ce en l’espace d’une minute à peine, pourquoi personne ne l’avait prévenu qu’il étai arrivé quoi que ce soit.

    - Morvin, » voxa-t-il au capitaine de la deuxième. « Qu’est-ce qui se passe ici ?

    La réponse de l’autre mit quelques secondes à lui parvenir.

    - Vous me recevez enfin, maître de forge. Quelque chose approche, » répondit seulement l’autre. « Et nous vous avons appelé plusieurs fois. Il semble que le vaisseau subisse un certain nombre d’avaries, notamment au niveau de la communication. J’ai ainsi pris l’initiative de déclencher les systèmes d’alarme.

    - Entendu. Qu’est-ce que ce ″quelque chose″ ?

    - Plusieurs vaisseaux, » répondit simplement Morvin. « Une barge de bataille, trois destroyers, et trois croiseurs. Ils portent la livrée des fils de Fulgrim.

    - Manifestent-ils des signes d’hostilité ?

    - Pas directement, maître de forge. Il est cela dit vraisemblable qu’ils soient à l’origine des dysfonctionnements.

    - Comment ?

    - Je ne suis pas plus avancé que vous, hélas. Vous pourrez peut-être en apprendre plus en vous tenant sur la passerelle.

    Korvo mit fin à la transmission. Il s’apprêtait de toute façon assez logiquement à rejoindre ladite passerelle, et il n’en était plus très loin. Il franchit la distance en peu de temps et déboucha enfin dans la grande salle dans laquelle s’affairaient des dizaines et des dizaines de matelots humains. Ces derniers n’étaient visiblement pas au fait qu’il n’existait pas encore de menace claire, et gesticulaient dans tous les sens comme une colonie de fourmis après qu’un géant ait envoyé un bon de coup de pied dans leur demeure.

    Korvo s’avança afin de rejoindre ses frères qui se trouvaient déjà là. Dariortes Morvin, de la deuxième, y était, et il était accompagné par Igafen Ferron, capitaine de la cinquième, et par Ludorion Garis, son second. Le maître de forge s’approcha d’eux et frappa sa cuirasse de son poing en guise de salut, une vieille coutume héritée de sa planète d’origine, Terra.

    - Pourquoi aussi peu d’entre nous ici ? » demanda-t-il après que ses frères lui aient rendu son salut. « Les communications sont-elles si défectueuses ?

    - Affirmatif, mon maître de forge, » répondit Ferron. « Nous avons perdu contact avec toute la partie arrière du vaisseau. Même les senseurs éprouvent des difficultés à la "ressentir", comme si elle était anesthésiée. Cela sous-entend que les armes, les boucliers, et tout le reste sont inopérants. Ce qui est étrange, cela dit, c’est que les communications entre les vaisseaux de notre flotte ne semblent pas compromises. L’équipage du Star Destroyer nous a avertis que le même genre d’avaries se produisait à l’intérieur, mais il l’a fait sans difficultés.

    Korvo hocha la tête pour faire signe qu’il avait compris.

    - Ces avaries sont présentes depuis que les vaisseaux ont étés détectés ?

    - A peu près, oui. Du moins, ça s’est joué à très peu de temps. Ce qui implique qu’il ne peut que difficilement s’agir d’une coïncidence.

    - J’ai du mal à saisir. Je ne vois pas à quoi ça les avance, si c’est dans le but de nous handicaper pour quelque raison que ça soit. Leur flotte nous fait face. Paralyser l’arrière de la nôtre n’a pas de sens. » Il resta pensif l’espace d’un instant. « A moins, bien sûr, qu’ils aient pour objectif de nous prendre en tenaille avec une seconde vague de vaisseaux.

    Le maître de forge se tourna vers le commandant Strohmann, le mortel en charge du Fulguris. Strohmann était un individu âgé d’une cinquantaine d’années terranes, de grande taille et de stature svelte. Ses cheveux grisonnants contrastaient avec sa peau relativement foncée, et ses yeux gris pâle lui octroyaient un certain charisme. C’était un homme d’action doté de compétences intellectuelles supérieures, à même de prendre des décisions efficaces tout en coordonnant les actions de la flotte entière lorsque Draman Korvo s’absentait.

    - Profitons du fait de pouvoir communiquer avec les autres éléments de la flotte, » commença le maître de forge. « Strohmann, avertissez l’ensemble des bâtiments de la possibilité d’une prise en tenaille. Que les vaisseaux à l’arrière de la flotte se tiennent prêts à contre-attaquer efficacement. Et indique aux vaisseaux les plus proches de se préparer à une éventuelle bataille.

    - Oui seigneur, » répondit l’homme en s’inclinant devant l’immense space marine. « Devons-nous ralentir la cadence pour garder une formation homogène ?

    Korvo prit un temps pour répondre. Il s’approcha d’un écran, et le regarda un instant.

    - La flotte qui nous fait face ne bouge presque plus, et ils sont déjà largement à portée de nos canons. Nous pouvons nous le permettre, oui.

    - A vos ordres, monseigneur.

    Sans lui accorder d’avantage de considération, le maître de forge se tourna vers le pont des communications.

    - Tentez d’ouvrir un canal de communications avec eux, » ordonna-t-il en pointant de l’index les formes qui apparaissaient au dehors.

    Alors que les hommes qui se trouvaient là s’affairaient à remplir la tâche qui leur avait été confiée, Korvo reprit place parmi ses frères.

    - Nos techniciens et serviteurs cherchent d’où vient le problème, » lui apprit Morvin. « Il semblerait qu’ils ne l’aient pas encore isolé.

    - Tenons-nous prêts, alors. Nous devons réagir à tout ce qui se présentera.

    - Monseigneur ! » hurla l’un des hommes qui géraient le relais de communications. « Une transmission depuis l’autre barge de bataille !

    - J’écoute.

    Une voix au timbre doucereux résonna alors par les hauts-parleurs de la passerelle, précédant l’apparition sur l’occulus d’un visage d’une pâleur cadavérique. Ladite voix était maniérée, et elle permettait à elle seule de se rendre compte de l’arrogance écœurante qui émanait de son possesseur. Cependant, lorsque Korvo tourna le regard vers ce dernier, il se rendit compte que l’intégralité de cet être empestait l’arrogance. Ce dernier lui rendit son regard, et un sourire carnassier s’afficha sur son visage.

    - Mes salutations, » fit l’homme, avant de balayer du regard ceux qu’il avait sous les yeux, ce qui incluait quatre astartes et quelques humains. « En voyant un bâtiment d’une telle prestance au beau milieu d’une si grande flotte, je m’attendais à me trouver face à un redoutable chef de guerre, mais force est de constater que rien de tel n’apparaît devant moi. Je dois donc poser la question : votre chef se cache-t-il ?

    Korvo serra les poings et s’avança d’un pas vers son homologue qui le fixait d’un air goguenard.

    - Je suis Draman Korvo, dix-neuvième maître de forge de la glorieuse quatrième légion, et je te suggère de faire bien attention à tes paroles, fils de Fulgrim.

    Tout en disant cela, il soutint le regard de l’autre sans ciller.

    - Je suis Morviar, capitaine du Blade of the Prince, » répondit l’Emperor’s Children. « Heureux de vous revoir, mais avec tout le respect que je vous dois, noble maître de forge, vous avez mené votre flotte sur mon territoire. Il vous incombe donc de payer la dîme que je vais vous indiquer, ou je m’assurerai d’obtenir le double en vous massacrant. A vous de choisir.

    Korvo chercha un instant dans sa mémoire eidétique pour se souvenir d’où il connaissait Morviar. Cela lui revint rapidement, et il se souvint que c’était l’un des capitaines Emperor’s Children aux côtés duquel il avait lutté sur Terra, moins d’un millénaire auparavant. C’était un escrimeur doué, comme l’était la majorité des officiers de sa légion, et un stratège convenable, cela dit bien loin de ne serait-ce qu’égaler celui des commandants Iron Warriors. Morviar était un être arrogant qui se surestimait grandement, mais qu’il ne fallait malgré tout pas sous-estimer. Quoi qu’il puisse en être, il demeurait un chef de guerre astartes qui écumait la galaxie depuis près de mille ans. Et s’il était vraisemblablement beaucoup moins puissant qu’il ne pensait l’être, il avait malgré tout plus d’une demi-douzaine de bâtiments de guerre tout au moins. Le maître de forge devait ainsi s’avérer prudent.

    - En quoi consiste cette dîme ?

    - C’est très simple, » répondit Morviar dont le sourire sadique s’élargissait à vue d’œil. « Vous pourrez rebrousser chemin si et seulement si vous nous fournissez ce que je vous demande.

    Korvo soupira.

    - Je vais reposer ma question, Emperor’s Children, et je vais te demander de cesser de l’éluder. En quoi consiste cette dîme ?

    - Oh, pas grand-chose, ne vous inquiétez pas, » déclara l’officier dont le sourire était si étendu que l’on aurait pu craindre qu’il ne perde sa mâchoire inférieure. « Vous allez me fournir quinze mille membres d’équipage humains, et cinquante guerriers des légions ainsi que leur armure. De même, l’un de vos escorteurs sera à moi, avec tout ce qu’il recèle, et cela ne sera pas compris dans ce que j’ai pu énumérer auparavant. Enfin, en plus de tout cela, j’aurais besoin d’un stock de, disons huit mille fusils laser, ainsi qu’une centaine de bolters, et un tas d'autres petites choses. Marché conclu ? » s’empressa-t-il de demander.

    Korvo regarda Morvin, Ferron et Garis. Les trois gradés Iron Warriors semblaient perplexes et déconfits. Ils renvoyaient tous trois l’expression faciale de ceux qui sentent que l’on leur fait perdre leur temps. Les matelots, eux, s’échangeaient des regards terrifiés et n’osaient plus parler, visiblement terrifiés par l’idée même que leur seigneur puisse accepter tel marché. En effet, la sombre réputation des Emperor’s Children était particulièrement connue, et d’aucuns savaient qu’ils avaient quittés Terra en emportant avec eux des milliers d’esclaves dont le sort faisait froid dans le dos.

    - Tu… Tu te moques de moi ? » demanda Korvo, incrédule. « Ce n’est qu’une mauvaise blague, rassure-moi ?

    Morviar sembla contrarié, ce qui lui fit quitter son abominable sourire. Ses yeux se durcirent lorsqu’il passa en revue les quatre Iron Warriors qui lui faisaient face.

    - Absolument pas. Et vous avez tout intérêt à obtempérer, si vous ne voulez pas que je donne l’ordre à ma flotte d’éradiquer la votre. Déjà que vos vaisseaux subissent de grosses avaries, allons, vous n’êtes pas en état de nous faire face.

    Korvo leva un sourcil, feignant d’être étonné.

    - Des avaries ? Je ne saisis pas où tu veux en venir, fils de Fulgrim. Personne n’a rapporté la moindre avarie sur le moindre de mes vaisseaux. Je ne sais pas où tu vas chercher tout ça, mais tu devrais te concentrer sur la réalité au lieu de fabuler comme un dément.

    Le visage pâle de Morviar prit une teinte rougeâtre.

    - Comment oses-tu ? » postillonna-t-il vers Korvo, toute forme d’hilarité ayant définitivement quitté son visage. « Comment oses-tu t’adresser à moi sur ce ton ? Comment oses-tu remettre en cause ma parole, pauvre imbécile ?

    - Par pitié, » lui répondit le maître de forge avec un calme olympien, « arrête de te donner en spectacle ainsi. Tu fais honte à ton ascendance post-humaine, et à la nôtre par la même occasion. » Il marqua un silence, au cours duquel il prit bien le temps de dévisager son interlocuteur. « Je te laisse deviner où tu peux te mettre ta dîme. Et maintenant, c’est à toi de choisir, Morviar. Tu peux nous laisser passer sans lever le petit doigt, auquel cas il se peut que dans ma clémence je vous laisse vivre, toi et tes soldats dégénérés. Ou alors, tu peux persévérer dans ton immense bêtise, et dans ce cas là, je ferai de ta misérable flottille votre cimetière. Me suis-je bien fait comprendre ?

    Korvo ne cilla pas alors qu’il regardait droit dans les yeux Morviar qui semblait vouloir se dérober. Puis, l’un des commandants de la section qui s’occupait du cogitateur se tourna vers le maître de forge.

    - Monseigneur ! » hurla-t-il, manifestement horrifié. « On vient de détecter plusieurs vaisseaux d’abordage qui se sont amarrés à l’arrière de la coque du Fulguris !

    Aussitôt, Morviar sembla retrouver toute sa contenance, et il arbora son meilleur sourire lorsqu’il s’adressa à nouveau à Korvo.

    - Nous appelons ça le chant des dieux, faute d’une dénomination officielle, » expliqua-t-il. « C’est un artéfact utilisant le Warp pour paralyser progressivement les systèmes électriques à des milliers de kilomètres de distance jusqu’à nous. Plus la cible est grosse, plus c’est efficace. Tu n’es qu’un menteur, Draman Korvo, et c’est ainsi que je me souviendrai de toi.

    - Très bien, Morviar. C’est ce que tu veux, alors. » Il se tourna vers le relais de communications. « Coupez-moi ça.

    L’image de l’Emperor’s Children disparut aussitôt, remplacée par le zoom sur les vaisseaux de sa flotte sur l’occulus. Le maître de forge se tourna vers Strohmann, qui avait gardé tout de sa contenance, au contraire de la majorité des hommes qui se trouvaient sur la passerelle. Il semblait simplement attendre les ordres de son seigneur avec un détachement certain.

    - Notre ennemi n’a jamais eu pour intention de nous prendre en tenaille. La paralysie de nos systèmes se fait juste d’arrière en avant, alors il faut qu’on avance. L’onde va vraisemblablement à la même allure que la notre depuis qu’on a ralenti, ce qui signifie qu’on peut la dépasser. Envoyez ce message à toute la flotte. Il faut que l’on se rapproche le plus rapidement possible de leur position ou c’en est fini de nous. Couvrez notre progression avec tout ce que vous jugerez nécessaire. Pendant ce temps, il faut que les serviteurs et les matelots essaient de régler toutes les avaries. Ça aussi, communiquez-le aux autres vaisseaux, même si j’ai du mal à croire qu’ils n’y aient pas pensé.

    Korvo se tourna une nouvelle fois vers ses frères.

    - Notre attaque va se dérouler en deux temps. Morvin, » dit-il au capitaine de la deuxième. « Il faut que tu trouves Garran d’urgence. Réunis ta compagnie et les éléments de la première qui sont ici, et préparez vous à aborder leur vaisseau amiral dès lors que nous serons à portée. J'aimerais bien mettre la main sur leur artéfact. Ferron et Garis, » dit-il cette fois au capitaine de la cinquième et à son subordonné. « Réunissez tous les autres guerriers, humains et astartes, que vous trouverez, et allez débusquer les misérables vermines qui ont cru bon de nous attaquer sur notre terrain.

    Les trois commandants hochèrent la tête et commencèrent à partir afin d’accomplir leur mission respective. Juste avant qu’ils ne quittent la passerelle, Korvo interpella Ferron.

    - Oui, maître de forge ? » demanda ce dernier.

    Un sourire traversa le visage du commandant.

    - Inutile de réveiller Sieg, » dit-il. « Je m’en charge.
++


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- Il ne nous trouvera peut-être pas.
L'hilarité de Talos finit par se calmer, mais il continua à sourire.
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Message par Nero Mer 10 Mar 2021 - 17:03

Bon premier chapitre pour ce premier acte ma foi.  Smile

"Quasiment" dépourvu de fautes, avec de relatives bonnes descriptions, du bon vocabulaire également (on sent que vous vous êtes renseigné mon cher  Wink) par exemple dans l'échelle de commandant avec les différents titres attribués ainsi que dans l'organisation de ta grande compagnie (2 bataillons, avec des compagnies ect...)

Le rythme se fait entrainant assez vite, j'ai comme une impression de déjà vu d'ailleurs dans beaucoup de tes passages et situations. Pas mal de clins d'œil sympathiques aussi sur la trame globale entre l'HH d'une côté et post hérésie, ce qui est bien trouvé.

Des personnages qui vont, j'imagine, prendre de l'ampleur avec les prochains chapitres même si déjà ton perso principal est assez bien décrit. On sent qu'il y a une tension palpable aussi derrière ses yeux, au vue de ce qui se profile.

Enfin, une petite chose, à un moment tu dis que ton héros avait fui le siège de terra lorsque Horus est tombé. Moi je me demande s'il faudrait pas revoir la chose du coup, étant donné que dans MORTIS le prochain Siege of Terra, il est question que toute la IVè prenne le large bien avant la mort d'Horus. ( oui, j'ai lu les review anglaises, et oui, beaucoup chez les anglophones sont déçus de ne pas les voir rester jusqu'au bout!) Après, peut être peut on se permettre, à mon sens, d'imaginer que ce personnage soit resté quant à lui tout le long du siège et ait fui à la fin avec ses hommes, sans suivre les ordres du Primarch. Ca se tient vu le nombre de gus à ce moment là présents. Mais j'essaye d'imaginer la chose niveau crédibilité quand même, si tu vois ce que je veux dire.

Voilà pas mal dans l'ensemble ! Wink


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Message par Variel Mer 10 Mar 2021 - 22:44

Merci bien Smile

En effet, faut que je corrige tout ça ^^ Pour la hiérarchie il faut bien ! Faire oui, mais bien faire ^^

Nero a écrit:Des personnages qui vont, j'imagine, prendre de l'ampleur avec les prochains chapitres même si déjà ton perso principal est assez bien décrit. On sent qu'il y a une tension palpable aussi derrière ses yeux, au vue de ce qui se profile.

Tout à fait, on oublie un peu les personnages du prologue, ils auront le temps d'être là plus tard ^^ Tant mieux !

Nero a écrit:Enfin, une petite chose, à un moment tu dis que ton héros avait fui le siège de terra lorsque Horus est tombé. Moi je me demande s'il faudrait pas revoir la chose du coup, étant donné que dans MORTIS le prochain Siege of Terra, il est question que toute la IVè prenne le large bien avant la mort d'Horus. ( oui, j'ai lu les review anglaises, et oui, beaucoup chez les anglophones sont déçus de ne pas les voir rester jusqu'au bout!) Après, peut être peut on se permettre, à mon sens, d'imaginer que ce personnage soit resté quant à lui tout le long du siège et ait fui à la fin avec ses hommes, sans suivre les ordres du Primarch. Ca se tient vu le nombre de gus à ce moment là présents. Mais j'essaye d'imaginer la chose niveau crédibilité quand même, si tu vois ce que je veux dire.

Siège de Terra*:

*Je préfère mettre ça en balise spoiler, ça spoile un peu la suite du siège quand même ^^


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Message par Nero Mer 10 Mar 2021 - 22:54

Bien vu pour la balise je t en remercie.


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